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RAVIR

 
Nouvelle

Essaouira,

2015

 

Extrait des Autofictions en daltonien, la nouvelle Ravir est un texte dont l’immersion et l’économie propre ont provoqué l’autonomie, nécessaire et suffisante. Initialement écrite dans le cadre d’un projet plus vaste et au hasard des dérives de sa narration, le surgissement du réel qui l’accompagne a justifié le choix d’écarter et retraiter indépendamment cette apparition involontaire. Préservant le monologue intérieur propre à son cadre d’origine, ce texte décrit une scène de promenade sur les côtes marocaines, fragment de recherche à l’écriture surprise et portée à sa puissance malgré elle et contre son gré. En effet, luttant contre les vues logiques du propos général, cette description nocturne hallucinée est traversée par à-coups d’observations aussi soudaines qu’innoportunes qui ornent les vagues d’une forme inconnue, troublent le ressac littoral du mouvement inerte d’un corps mort et révèlent bientôt tout à fait la silhouette d’un enfant surnageant dans le plancton. Mise à l’écart du texte d’origine pour ne rien perdre de sa puissance propre, cette nouvelle façonne donc le récit d’une découverte effarée et distante où l’esthétique se change en colère comme ces vagues en mouroir, d’un imprévu parmi d’autres au dévoilement du macabre contemporain le plus cru, et tente à la fois de conjurer le sort d’une écriture d’abord rétive à l’irruption de l’innommable, d’en vouloir à ce trop d’histoire qui ignore des futurs noyés sans mot dire, et surtout, à la lueur d’un regard, d’écrire mon chagrin aux enfances recrachées par cette mer où je nageais enfant.

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